Pourquoi une telle lenteur judiciaire et ce degré d’impunité face à un scandale de drogue majeur impliquant la famille Marc Antoine ACRA ?
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L’affaire du «Manzanares», un bateau transportant une grande quantité de drogue, depuis la saisie du navire en avril 2015, les processus judiciaires se sont révélés d’une lenteur exaspérante. Malgré des preuves accablantes et des accusations directes, très peu d’actions concrètes ont été entreprises pour aboutir à des arrestations ou à un procès digne de ce nom. Sébastien François Xavier Acra et Grégory Georges ont été inculpés ; Georges étant arrêté puis extradé vers la Floride. D’autres personnes impliquées ont été relaxées sans justificatif.
La lenteur du système judiciaire haïtien dans cette affaire soulève de sérieuses questions sur l’efficacité et l’indépendance des institutions responsables. Plusieurs preuves ont disparu mystérieusement, et des témoins ont fait l’objet d’intimidations par des figures comme le chef de gang, Jimmy Chérizier, alias «Barbecue». Ces éléments suggèrent une influence directe d’acteurs puissants pour éviter que la vérité ne sorte, laissant la population et les observateurs se demander si ce cas connaîtra un dénouement, ou si l’impunité continuera à prévaloir.
En sept ans, aucune condamnation n’a été prononcée, et l’interdiction de départ émise contre Marc Antoine Acra semble n’avoir eu que peu d’impact. D’ailleurs, il est également important de noter que le narcotrafiquant ne s’est jamais présenté devant la justice haïtienne. Cette affaire met en lumière la question plus large de la collusion entre le pouvoir politique, les élites économiques, et le crime organisé en Haïti, et elle illustre comment des dossiers aussi graves peuvent être manipulés pour que justice ne soit jamais rendue.
Léandro Léolly
Journaliste anti-corruption, rédacteur en chef et manager chez Satellite509.com.
