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Kenya: Nairobi en proie à des manifestations au moment du débarquement de ses policiers à Port-au-Prince

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People attend a demonstration against Kenya's proposed finance bill 2024/2025 in Nairobi, Kenya, June 25, 2024. REUTERS/Monicah Mwangi

Des heurts opposent actuellement les forces de l’ordre et les protestataires à Nairobi, qui s’opposent à un projet de budget introduisant de nouvelles taxes. La mobilisation baptisée « Occupy Parliament » a rassemblé des milliers de Kényans dans diverses villes du pays. C’est une troisième journée de mobilisation, initiée par des jeunes, qui s’annonce au Kenya, alors qu’environ 400 de ses officiers sont arrivés à Port-au-Prince.

Au cœur du quartier des affaires de Nairobi (CBD), les jeunes manifestants, brandissant des drapeaux kényans, des sifflets et scandant des slogans pacifiques, ont affronté un important dispositif policier. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser la foule. Certains manifestants ont exprimé leur indignation face à la brutalité policière, dénonçant le projet de budget qu’ils jugent sévère.

Le mouvement « Occupy Parliament » a pris naissance sur les réseaux sociaux juste après la présentation au Parlement le 13 juin du budget 2024-2025, incluant l’introduction de nouvelles taxes telles qu’une TVA de 16 % sur le pain et une taxe annuelle de 2,5 % sur les véhicules particuliers. En raison des premières manifestations, Nairobi avait annoncé le 18 juin dernier qu’il retirait la plupart des mesures initialement adoptées.

Cependant, cela n’empêche pas que le mouvement rassemble un public au-delà de la « Génération Z », élargissant la contestation contre la politique du président Ruto. Ainsi, le chef d’État kényan préfère utiliser des moyens diplomatiques.

Un homme de 41 ans nommé Moody Kimwele est venu avec son fils de 15 ans à la manifestation à Nairobi. Il dit que, depuis le début de la présidence de Ruto en septembre 2022, il y a eu une augmentation significative de la charge fiscale.

« Qu’ont-ils fait avec l’argent ? Peuvent-ils rendre compte de l’argent qu’ils ont utilisé au cours du dernier exercice ? On ne voit rien de ce qu’ils ont collecté », a-t-il estimé. Par ailleurs, d’autres ont montré leur frustration à l’égard des autorités kényanes. Ils ont déclaré qu’ils n’ont peur de rien. Selon eux, Ruto n’a jamais tenu ses promesses et ne fournit pas de travail aux jeunes.

La mobilisation a été marquée par le décès de deux personnes à Nairobi et de nombreux blessés, ainsi que des centaines d’arrestations par la police. Les protestataires demandent le retrait complet du projet de budget avant la fin de l’année fiscale le 30 juin. Ils critiquent le régime en place pour avoir annoncé le retrait de certaines mesures fiscales tout en envisageant d’en introduire d’autres, comme une augmentation de 50 % des taxes sur les carburants.

Le gouvernement, pour sa part, a justifié ces taxes comme nécessaires pour rétablir la situation économique du pays, lourdement endetté. Nairobi, avec environ 52 millions d’habitants, est un acteur économique majeur en Afrique de l’Est. Cependant, le pays a connu une inflation en mai, avec des hausses des prix des produits alimentaires et des carburants, selon la Banque centrale. Telle est la situation du Kenya au moment où ses hommes disent voler au secours du peuple haïtien meurtri.

Léolly Léandro

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