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Haïti – Crise politique : le RHAJAC alerte sur un coup d’État orchestré par la Primature

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Le Réseau haïtien des journalistes anti-corruption (RHAJAC) tire la sonnette d’alarme face à ce qu’il qualifie de « coup d’État orchestré » depuis la Primature. Dans une note de presse publiée récemment, l’organisation dénonce un vaste complot impliquant le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, trois membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) — Louis Gérald Gilles, Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire — ainsi que l’économiste Laurent Saint-Cyr. Selon le RHAJAC, ce groupe s’emploie à bloquer systématiquement la tenue des conseils des ministres, en abusant de l’article 15.1 du décret du 27 mai 2024, lequel exige la présence d’au moins cinq membres votants.

L’organisation dénonce aussi une stratégie de prise en otage de l’appareil exécutif par le chef du gouvernement, qui chercherait à gouverner seul. D’après le RHAJAC, « Alix Didier Fils-Aimé empêche délibérément la tenue du Conseil des ministres pour conserver l’autorité sur l’unité des drones explosifs, éviter toute reddition de comptes, nommer des maires à sa guise, et négocier une amnistie avec les groupes armés ». Ces manœuvres viseraient, selon leurs mots, à créer les conditions favorables à une élection truquée au profit d’Olivier Barreau, un candidat soutenu par une frange influente du secteur privé.

Dans ce contexte de blocage politique et de montée de l’insécurité, le RHAJAC appelle les autres membres du CPT — Edgard Leblanc Fils, Fritz Alphonse Jean, Leslie Voltaire — ainsi que les observateurs Régine Abraham et Frinel Joseph à réagir fermement. L’organisation leur demande d’écarter les trois conseillers-présidents accusés de sabotage et de procéder à la révocation immédiate du Premier ministre pour « incompétence manifeste » et « complicité active avec les gangs armés ».

Par ailleurs, l’organisation exhorte le Directeur général de la Police nationale, Normil Rameau, à retirer la sécurité des trois membres incriminés et à renforcer les mesures de sécurité autour des membres du CPT restants. Selon le RHAJAC, une telle mesure s’impose pour garantir l’intégrité des institutions et permettre la reprise du fonctionnement régulier de l’exécutif.

Enfin, dans une proposition audacieuse, le RHAJAC suggère de réduire temporairement le quorum du CPT à trois membres pour faciliter les prises de décision urgentes, notamment en matière de sécurité nationale et d’organisation électorale. Pour le réseau, il y va de la survie de l’État et de la restauration de la souveraineté du peuple haïtien face à ce qu’il appelle une « entreprise de manipulation et de trahison orchestrée depuis les plus hautes sphères de l’État ».

Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509

Journaliste anti-corruption

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