Haïti : Quand Lavalas et ses alliés enterrent sécurité et mémoire nationale pour asseoir leur pouvoir
3 min readIl est clair que la majorité de la population, en particulier ceux qui ont moins de 25 ans, n’étaient pas encore nés lors de la dissolution des Forces Armées d’Haïti en 1995 par le régime Lavalas et de l’assassinat crapuleux de la jeune policière Marie Christine Jeune de la première cohorte de 15 femmes intégrant la PNH et étudiante à l’INAGHEI. Cette policière avait refusé, sur demande du président Jean-Bertrand Aristide, accompagné de Leslie Voltaire, de serrer la main à un membre de “Lame ti manchèt “, un de ces gangs naissants qui ont remplacé graduellement l’armée défunte. Ces imposteurs ont vendu les hélicoptères de l’armée de l’air et réduit à néant les gardes côtes qui disposaient tant bien que mal de bateaux équipés pour patrouiller les côtes haïtiennes. Le Corps d’Aviation des Forces Armées d’Haïti ainsi que la Base d’Aviation Militaire ont disparu.
En effet, pour la vérité et pour l’histoire, le régime Lavalas a plaidé au congrès américain et obtenu depuis environ 30 ans le vote de la loi Leahy qui interdit aux États-Unis de vendre ou de donner tout équipement mortel (létal) à l’armée haïtienne. La mission de cette police haïtienne de 1994 ne lui permet pas de disposer d’armes et de munitions de guerre, contrairement aux Forces Armées d’Haïti, dont la mission est de mener la guerre contre des groupes armées voire des terroristes.
Environ 30 ans plus tard, ceux qui ont désarmé les officiers, sous-officiers et soldats des FADH pour assouvir leur égo revanchard et ouvert la voie aux gangs qui pillent, tuent et violent impunément, font la leçon au peuple haïtien, revendiquent jalousement de commander la dépouille de l’armée qu’ils ont enterré aux cotés de cette jeune policière. Environ 30 ans plus tard, Lavalas, de retour au pouvoir depuis 3 semaines sort ses griffes, mobilisent ses bandes armées converties en gang pour tenter d’assauter le pouvoir afin de refaire son score des élections conteste de 2000 lors de ces élections législatives et sénatoriales entachée irrégularités et de violences envers l’opposition, Lavalas réalisait un raz-de-marée dans les urnes avec 18 des 19 sièges à pourvoir au Sénat.
Il est temps que les penseurs, historiens et citoyens ordinaires se réveillent et exigent un devoir de mémoire à Lavalas qui a détruit la mémoire de cette armée indigène qui a donné naissance au peuple haïtien, assassiné le rêve naissant d’une jeune Police Nationale d’Haïti démocratique, lancée en 1994 et qui aujourd’hui, regorge malheureusement de lavalassiens qui l’ont infiltré pour la politiser et la déstabiliser. Aujourd’hui devenu coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition, Leslie Voltaire revendique le commandement en personne des Forces Armées d’Haïti pour étouffer toute velléité de renaissance de ce corps, pourtant indispensable aux cotés de la PNH pour combattre les gangs.
Les prochains jours risquent d’être chaotiques, parce que dans leur marche pour assauter les prochaines élections, comme en 2000, les imposteurs lavalassiens veulent à tout prix freiner la course de la pleine et entière remobilisation de l’armée qui dans le prochains jours devraient pouvoir disposer d’armes et de munitions de guerre à l’instar des nombreux gangs qui sont mieux équipés que la Police Nationale d’Haïti dont la mission ne permet pas de disposer de ce type d’armement de guerre.
Cette tranche de l’histoire d’Haïti, à la veille de la commémoration de la bataille de Vertières qui a immortalisé le 18 novembre 1803 les prouesses des généraux et soldats de l’armée indigène, nous enseigne que ceux qui ont rendu inopérant le système de sécurité publique et nationale, en détruisant les Forces Armées d’Haïti et affaibli la Police nationale d’Haïti en assassinant une jeune policière qui était contre la montée des gangs, reviennent à la charge pour finaliser leur rêve de contrôler le pays par la violence institutionnalisée.