La diplomatie haïtienne, désorientée et bastion de corruption, révèle l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy
3 min read
Dans une vidéo exclusive récemment diffusée, l’ancienne ministre des Affaires étrangères d’Haïti, Dominique Dupuy, a livré un témoignage percutant sur la gestion de la diplomatie haïtienne, qu’elle qualifie de « bèbè » et totalement déconnectée des réalités nationales. Elle révèle que, lors de sa prise de fonction, le budget mensuel de la diplomatie haïtienne s’élevait à 4 millions de dollars américains, une somme qu’elle aurait ramenée à 3 millions avant son départ. Selon elle, ces fonds auraient été bien mieux investis dans les institutions essentielles du pays, comme l’Hôpital universitaire d’État d’Haïti, la Police nationale ou les forces armées, ou encore dans l’assistance aux personnes déplacées.
Dominique Dupuy dénonce une diplomatie marquée par la gabegie et l’inefficacité, dominée par des agents restés à l’étranger depuis plus de vingt ans, souvent coupés de toute attache réelle avec Haïti. Elle raconte notamment le cas d’une femme affectée à un poste diplomatique qui, au fil des années, s’est mariée à l’étranger, a changé de nationalité, a élevé sa famille sur place, et a conservé son poste sans interruption. Pour l’ancienne ministre, ces personnes ne défendent plus les intérêts haïtiens, mais ceux des pays d’accueil. « Est-ce cela la démocratie ? », questionne-t-elle avec insistance.
L’ancienne cheffe de la diplomatie va plus loin en qualifiant ces agents de véritables « agents doubles », au service de puissances étrangères plutôt que de la nation haïtienne. Elle les accuse de n’avoir aucune loyauté patriotique, vivant et contribuant fiscalement dans des pays étrangers, tandis qu’ils continuent à percevoir les salaires et privilèges liés à leur fonction. « Ces gens-là sont mentalement colonisés par les puissances où ils vivent. C’est une pathologie, un syndrome de déracinement », a-t-elle lancé avec gravité.
Dominique Dupuy conclut son intervention en interpellant les autorités sur l’absurdité d’un système diplomatique qui engloutit des millions chaque mois sans aucun bénéfice tangible pour le pays. Selon elle, il serait bien plus judicieux de consacrer ces ressources à renforcer les institutions régaliennes, comme les douanes, les forces de l’ordre ou l’éducation. « Nous avons créé un modèle d’apatrides, motivés uniquement par l’argent. Franchement, il aurait mieux valu investir dans nos enseignants, policiers et soldats », a-t-elle affirmé sans détour.
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption
