Le commerce d’armes entre Magalie Habitant et Victor Prophane est confirmé dans un rapport de la DCPJ
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Le rapport explosif de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) fait une série de révélations accablantes contre l’ancienne directrice du Service métropolitain de collecte des résidus solides (SMCRS), Magalie Habitant. Parmi les faits jugés pertinents par les enquêteurs figure la confirmation de ses liens étroits avec plusieurs chefs terroristes opérant dans la région métropolitaine, notamment Kempès, avec qui elle échangeait des messages via WhatsApp. Ces messages, consultés en présence de ses avocats, révèlent des transactions pour l’achat de munitions, dont vingt caisses de cartouches destinées aux gangs.
L’enquête révèle que ces munitions ont été obtenues par l’intermédiaire de Victor Prophane, ancien député et ex-directeur de la douane de Belladère. Habitant a fourni à Kempès le montant de soixante-dix mille dollars pour cette acquisition. Ce commerce d’armes, présenté comme une pratique organisée, s’accompagne d’autres éléments accablants, tels que des transferts d’argent effectués via le service MonCash par l’intermédiaire de son chauffeur pour le compte des terroristes.
Parallèlement, le rapport mentionne des connexions troubles entre Habitant et des institutions de l’État. Elle a sollicité de l’argent auprès du directeur de la Caisse d’assistance sociale (CAS), Elionor Devallon, pour venir en aide à Jimmy Chérizier, alias Barbecue. Ce dernier a effectivement reçu des fonds, et Devallon a reconnu avoir entretenu des relations avec plusieurs chefs de gangs depuis sa candidature à la députation en 2015. Des chèques totalisant plus de 1,2 million de gourdes ont été émis à son propre nom à partir des fonds publics destinés aux personnes vulnérables.
Enfin, l’enquête révèle un réseau d’agents de la PNH impliqués dans le trafic d’armes et de munitions. Les policiers Peterson Augustin et Pierre Paul Balan, tout comme l’inspecteur divisionnaire Menmnon Miguel, sont désignés comme trafiquants par les déclarations recueillies. Le rapport évoque également des assassinats internes au sein de la police, notamment celui d’un agent du Swat Team, tué dans des circonstances floues impliquant un groupe de policiers surnommé « Team Chacha ». Autant d’éléments qui soulèvent de sérieuses préoccupations sur les liens entre autorités, gangs et crime organisé en Haïti.
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption