Fête du Drapeau et de l’Université : les membres du CPT et le gouvernement chassés au Cap-Haïtien
2 min read
Le 18 mai 2025, la célébration officielle du 222e anniversaire du drapeau haïtien et de l’Université, organisée à grands frais au Cap-Haïtien, s’est déroulée dans un climat de tension palpable et de profond malaise populaire. Avec un budget astronomique de 299 millions de gourdes, ces festivités ont été orchestrées dans un pays où plus de 80 % des citoyens vivent dans l’insécurité et la faim. Pendant que les enfants de Catherine Flon peinent à manger un repas par jour, les dignitaires du Conseil présidentiel de transition (CPT) s’affichaient en grande pompe, multipliant les discours d’unité, alors même que le pays s’effondre sous les coups de la violence, de la misère et du mépris des élites.
Dans un revers aussi symbolique que concret, les officiels, dont le président du CPT Fritz Alphonse Jean, ont été contraints de fuir Cap-Haïtien par voie aérienne, incapables de regagner Port-au-Prince par la route à cause des gangs qui contrôlent les axes stratégiques du pays. Cette fuite par hélicoptères et avions privés, financée à prix d’or, illustre la rupture flagrante entre l’État cérémoniel et la réalité d’un pays fracturé, où même les représentants de l’État ne circulent plus librement. Le morne Puilboreau, devenu impraticable, n’a été que le dernier obstacle dans un tableau plus vaste d’une nation dont le territoire est désormais morcelé par l’insécurité armée.
Au-delà des discours enflammés, ce 18 mai a révélé l’image d’un pouvoir en fuite, replié sur lui-même, pendant que le peuple regarde, impuissant, les dirigeants détourner des fonds publics en toute impunité. L’argent qui aurait pu soulager la faim, reconstruire les routes ou soutenir les écoles, sert à financer des spectacles politiques et à maintenir sous perfusion un régime transitoire discrédité. Face à l’arrogance d’un pouvoir corrompu, les citoyens semblent figés dans une sorte de sommeil collectif, paralysés, pendant que l’élite pille sans retenue ce qui reste de la République.
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption