Haïti : insécurité généralisée, autorités absentes — pendant ce temps, les 9 conseillers du CPT reçoivent 93,5 millions de gourdes par mois
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Alors que les gangs armés contrôlent plus de 80 % de la capitale haïtienne, que les écoles ferment, que les hôpitaux manquent de tout et que la population vit dans la terreur quotidienne, les neuf membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) vivent dans un confort indécent. Selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), ces conseillers coûtent à l’État haïtien 93,5 millions de gourdes chaque mois, soit plus d’un milliard de gourdes par an. Un chiffre révoltant dans un pays où l’État peine à assurer ses fonctions les plus élémentaires.
Les rémunérations accordées aux membres du CPT donnent le vertige : un salaire mensuel de 225 000 gourdes par conseiller, 75 000 gourdes de frais de fonctionnement, 400 000 gourdes pour une deuxième résidence, 500 000 gourdes de carte de téléphone, 300 000 gourdes pour le carburant, 2,5 millions via une carte de débit, et surtout 4,5 millions en “frais d’intelligence”. À cela s’ajoutent 500 000 gourdes pour le ou la conjoint(e), 75 000 gourdes pour remplir le réfrigérateur et 925 000 gourdes pour la nourriture. Pour la seule alimentation, le CPT coûte près de 9 millions de gourdes par mois à l’État.
Le rapport va plus loin : à l’occasion des fêtes pascales, chaque conseiller a reçu entre 3 et 5 millions de gourdes supplémentaires, sans aucune justification officielle. Pendant que le peuple haïtien endure la violence, la faim et l’abandon, ceux qui prétendent diriger le pays profitent d’un luxe sans limite. Ce contraste brutal entre le désastre national et le train de vie des membres du CPT révèle une gouvernance déconnectée, indifférente et profondément injuste.
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption