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Haïti — Le MENFP appelle au respect des droits des enseignants tandis que les autorités elles-mêmes ne respectent pas leurs devoirs envers eux : quelle hypocrisie !

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Depuis son arrivée, le ministre de l’Éducation nationale, Augustin Antoine, a failli à sa mission lorsqu’il a choisi d’ignorer les revendications des enseignants. C’est pourquoi le professeur Williamson Saint-Fleur s’était présenté devant la Cathédrale Notre-Dame du Cap-Haïtien, le dimanche 18 mai 2025, pour revendiquer un ajustement salarial et réclamer le paiement de ses arriérés.

Au lieu d’une écoute attentive ou d’un dialogue institutionnel, plusieurs policiers – dont une femme – l’ont violemment agressé devant la foule, souillant une cérémonie censée honorer les symboles de la nation : la fête du Drapeau.

Dans une note de presse publiée le lendemain, le MENFP dit condamner l’incident et appelle au respect des droits des enseignants. Pourtant, ce même ministère, premier responsable de la précarité des enseignants, n’a même pas pris le soin de vérifier l’identité de la victime, ignorant jusqu’à son nom dans une déclaration officielle. Une omission révélatrice d’un mépris systémique pour ceux qui forment les générations futures.

Ce paradoxe est criant : le MENFP dénonce publiquement la brutalité policière, mais reste silencieux face à ses propres responsabilités dans la détresse des enseignants. Le professeur Saint-Fleur ne réclamait rien d’autre que le fruit de son labeur, dans le respect et la dignité. En réalité, l’indignation exprimée par le ministère sonne faux, car elle évite soigneusement la racine du problème : le mépris d’État envers ses propres éducateurs.

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