Haïti : Mirebalais sous l’étau des gangs, l’Hôpital universitaire forcé d’évacuer ses patients
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La ville de Mirebalais, dans le Centre d’Haïti, est plongée dans un climat de terreur suite à l’offensive violente des gangs armés, notamment ceux de la coalition « Viv ansanm ». Depuis le 31 mars 2024, la violence aveugle s’est intensifiée, provoquant des scènes de chaos avec des tirs nourris, l’évasion de prisonniers et une population en fuite. Face à cette situation ingérable, l’Hôpital universitaire de Mirebalais (HUM), l’un des plus grands centres hospitaliers du pays, a été contraint d’évacuer ses patients. Une cinquantaine de malades, ainsi que le personnel médical, ont été transférés en urgence vers d’autres établissements, afin de garantir leur sécurité.
Malgré l’absence d’attaques directes contre l’hôpital, les responsables de l’HUM, géré par l’ONG Zanmi Lasante, ont souligné l’impossibilité de continuer à prodiguer des soins dans ces conditions d’insécurité extrême. Le Dr Réginald Ternier a expliqué qu’il serait irresponsable de prétendre que l’hôpital fonctionne normalement alors que le personnel est dans l’incapacité d’assurer des soins adéquats. Il a toutefois exprimé l’espoir que la situation se stabilise rapidement et que l’hôpital puisse reprendre sa mission de service à la population dès que les conditions de sécurité le permettront.
Construit après le séisme de 2010, l’HUM accueille chaque année près de 400 000 patients et dispose de 300 lits avec des services essentiels comme la chirurgie et la pédiatrie. Cependant, face à l’intensification de la violence, même les structures les plus robustes reculent. La situation de Mirebalais est symptomatique d’une crise généralisée où l’État reste quasiment absent, tandis que les gangs imposent leur domination sur la ville, entraînant la mort de plusieurs civils et l’exode de milliers d’habitants.
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption