Haïti – Sunrise Airways : pas de concurrence, fixe les prix qu’elle veut pour un service médiocre, et Alix Didier Fils-Aimé lui accorde 11 millions de dollars
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Alors que la majorité de la population haïtienne survit dans la faim, l’insécurité et le chômage, l’État s’apprête à verser jusqu’à 11 millions de dollars américains à Sunrise Airways pour relancer ses vols internes. Ce choix, profondément cynique, montre clairement que le pouvoir — de la Primature au Conseil présidentiel de transition — reste captif des intérêts d’une minorité économique. Il s’agit d’une subvention déguisée en faveur d’un monopole, accordée dans le silence assourdissant de la misère ambiante.
Pendant que des familles entières s’entassent dans des abris de fortune pour échapper aux balles et à la terreur, les fonds publics servent à soutenir une compagnie privée sans aucune obligation de résultats ni transparence. En finançant un opérateur sans concurrence, l’État pénalise deux fois la population : d’abord par des tarifs exorbitants, ensuite par une ponction fiscale injuste. Rien dans cette décision ne contribue à résoudre la crise sécuritaire ou à redynamiser l’économie réelle ; elle ne fait que consacrer l’alliance entre l’élite politique et l’oligarchie économique.
Le plus inquiétant demeure le risque moral : Sunrise Airways n’a aucun intérêt à ce que l’insécurité recule — bien au contraire. Plus les citoyens sont prisonniers de la violence, plus l’État paie pour garantir à une poignée de privilégiés le confort de l’aviation privée. Ainsi perdure la prise en otage de l’État par le secteur privé, pendant que le peuple meurt à petit feu — de faim, de peur et d’abandon.
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption