Kenya : des hôpitaux privés éclaboussés par un scandale de trafic d’organes
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Au Kenya, une enquête conjointe menée par DW, ZDF et Der Spiegel a révélé un vaste réseau de trafic d’organes impliquant notamment la clinique privée Mediheal à Eldoret. Des jeunes, pour la plupart issus de milieux défavorisés, auraient été incités à vendre un rein pour une somme dérisoire – parfois à peine 2 000 euros – pendant que les receveurs étrangers, souvent fortunés, payaient jusqu’à 200 000 dollars pour l’opération. Face à l’ampleur du scandale, les autorités sanitaires ont suspendu les transplantations dans cette clinique et ouvert une enquête officielle, a-t-on appris ce mercredi 2 juillet 2025.
Les témoignages recueillis dans le cadre de l’enquête dressent un tableau accablant : de jeunes hommes affirment avoir été mal informés sur les risques liés à l’opération, certains déclarant avoir été manipulés ou abandonnés après l’intervention. L’un d’eux raconte n’avoir reçu qu’une partie de la somme promise, et jamais la moto offerte en guise de compensation. Le ministre de la Santé, Aden Duale, a annoncé des mesures d’urgence, notamment la suspension des activités de greffe et des sanctions administratives contre plusieurs responsables impliqués dans le programme.
Ce scandale n’est pas isolé. Il met en lumière un phénomène transnational où le désespoir des plus pauvres alimente un marché noir estimé à près de 1,7 milliard de dollars par an. Bien que la clinique Mediheal nie toute implication et promet de collaborer avec les autorités, les révélations ont provoqué une onde de choc dans le pays. Le gouvernement est désormais sous pression pour assainir le secteur de la santé, renforcer les contrôles et surtout protéger les plus vulnérables d’un système où la vie humaine semble parfois monnayable.
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption