NOTE DE PRESSE: Réseau haïtien des journalistes anti-corruption (Rhajac) Port-au-Prince, le 15/04/2025
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Le Réseau haïtien des journalistes anti-corruption (Rhajac) condamne avec la plus grande fermeté les démarches entreprises par le commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Frantz Monclair. Ce dernier a sciemment contourné les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) afin de venir au secours de l’ancien sénateur Nenel Cassy, aujourd’hui membre du cabinet du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, et actuellement recherché pour son implication présumée dans des faits graves, notamment complicité d’assassinats, association de malfaiteurs, complot contre la sûreté intérieure de l’État et financement d’organisations criminelles.
Nos investigations révèlent que les enquêteurs de la DCPJ disposent d’éléments sérieux et persistants justifiant la nécessité d’auditionner l’ancien sénateur Cassy.
Cependant, au lieu de coopérer avec la police, certains alliés politiques de M. Cassy au pouvoir ont préféré des menaces à l’encontre des enquêteurs, à la suite de la publication, en février 2025, d’un avis de recherche à son encontre. Plutôt que de répondre à la convocation de la DCPJ, M. Cassy s’est présenté directement au parquet de Port-au-Prince, fort de ses relations privilégiées avec le commissaire Frantz Monclair — lui-même nommé à ce poste par le Premier ministre, dont M. Cassy est un proche collaborateur.
Le commissaire Monclair, sans permettre à la DCPJ de mener à bien son enquête, a tenté de blanchir M. Cassy sans condition. Cette décision précipitée et injustifiable constitue une faute administrative grave et appelle à une réaction immédiate. Cela passe par la révocation du commissaire Monclair, afin de garantir à la DCPJ l’espace nécessaire pour mener ses investigations jusqu’à terme et déterminer s’il convient ou non de transmettre le dossier au parquet.
Ce n’est qu’à cette étape que le parquet devrait intervenir. Or, le commissaire Monclair choisit d’ignorer les dizaines de détenus en détention préventive prolongée — représentant plus de 80 % de la population carcérale — ainsi que d’autres individus activement recherchés, pour venir en aide à un allié politique.
Si cet acte reste impuni, il enverra un nouveau signal de désespoir à la nation. Cela ne fera que renforcer davantage l’impunité, alors que nous savons tous que corruption et impunité sont les deux cancers majeurs qui ont plongé notre pays dans le chaos actuel.
Djovany Michel
Secrétaire général
Réseau haïtien des journalistes anti-corruption
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption