Haïti : des déplacés internes en détresse déclarent « Nous ne voulons pas la charité, mais la justice et la sécurité », révèle une enquête de l’OPC
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Dans un rapport de 67 pages publié le 21 avril 2025, l’Office de la protection du citoyen (OPC) dresse un constat alarmant sur les conditions de vie de plus d’1,2 million de déplacés internes en Haïti. Ces derniers ont fui leurs quartiers d’origine à cause de la violence des gangs, notamment ceux regroupés au sein de la coalition criminelle « Viv Ansanm », qui contrôle une large partie de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Pour survivre, ces familles se sont réfugiées dans 104 camps de fortune installés dans des écoles, universités et bâtiments publics. L’OPC décrit des conditions de vie marquées par l’insalubrité, la promiscuité, le manque d’eau potable, l’absence de soins médicaux et une forte exposition aux épidémies.
Face à cette situation critique, le protecteur du citoyen, Jean Wilner Morin, interpelle l’opinion publique et les autorités en soulignant que les déplacés ne réclament pas une simple aide humanitaire. « Nous ne voulons pas la charité, mais la justice, un État présent, des droits respectés et la possibilité de vivre en sécurité dans notre propre pays », déclare-t-il dans le rapport. L’OPC déplore le manque de coordination entre les ONG nationales et internationales ainsi que l’inaction de l’État, qui laisse les groupes les plus vulnérables – femmes enceintes, enfants, personnes âgées ou handicapées – livrés à eux-mêmes dans des conditions de grande précarité.
Pour l’OPC, le rétablissement de la sécurité dans les quartiers d’origine des déplacés est une condition essentielle à leur retour et à leur réintégration. L’institution appelle à la mise en place d’un plan structuré de réhabilitation et de reconstruction des communautés. « Il ne faut pas laisser pourrir cette crise de peur d’entériner l’échec d’un contrat social déjà fragile », avertit le rapport, qui appelle à une mobilisation urgente de l’État et de ses partenaires pour restaurer la dignité, la sécurité et les droits fondamentaux des citoyens déplacés.
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption