Haïti — Insécurité à Port-au-Prince : entre opérations de façade et chaos organisé
2 min read
Depuis les premières heures de la journée, des tirs nourris ont été signalés à Pernier et Kenscoff, où la Police nationale tente de mener des opérations contre des groupes armés qui consolident leur présence. Pourtant, malgré les apparences, ces interventions peinent à inverser la tendance. Kenscoff, point stratégique pour contrôler l’accès à Port-au-Prince, demeure sous emprise criminelle. L’illusion d’une riposte sécuritaire cache en réalité une gestion confuse, voire volontairement désorganisée, de la crise.
Car le véritable problème n’est pas la puissance des terroristes. Bien au contraire, c’est la politisation et la fragmentation des forces de sécurité. Beaucoup de hauts responsables de l’État entretiennent des liens ambigus avec ces groupes, ou les utilisent comme leviers de pression. Loin d’être dépassé, l’appareil sécuritaire semble plutôt instrumentalisé : chaque opération devient un spectacle destiné à calmer l’opinion publique, sans aucune volonté d’éradiquer les réseaux criminels.
Dans ce climat, la population vit au rythme des exactions : assassinats, pillages, incendies criminels et violences sexuelles se multiplient dans une capitale en ruines. Les drones kamikazes et autres gadgets sécuritaires ne changent rien face à un mal entretenu depuis les hautes sphères. Plus que de l’impuissance, c’est de la complicité silencieuse qu’il s’agit. Et pendant que les autorités se désagrègent, c’est le peuple haïtien qui paie le prix de cette trahison organisée.
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption
