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Haïti : un an de CPT, un pays livré à la misère, aux gangs et au chaos

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Un an après la mise en place du Conseil présidentiel de transition (CPT), le bilan est accablant : l’insécurité s’est aggravée, les services publics sont en ruine, et de vastes portions du territoire national échappent désormais au contrôle de l’État. Ce qui devait être une solution temporaire pour rétablir l’ordre constitutionnel s’est transformé en un régime opaque et inefficace, incapable de protéger la population ou de poser les bases d’un avenir démocratique. Pendant que les gangs gagnent du terrain dans la capitale et en province, les dirigeants de la transition semblent préoccupés surtout par la répartition des privilèges.

La gouvernance du CPT se caractérise par une opacité financière alarmante. Chaque conseiller présidentiel percevrait un salaire mensuel astronomique, estimé à 60 000 dollars américains, auxquels s’ajoutent des millions de gourdes en avantages divers. Cette gestion budgétivore survient dans un contexte où l’économie nationale est à genoux, marquée par une sixième année consécutive de croissance négative, une inflation galopante et une pauvreté extrême qui touche plus de la moitié de la population. Pendant que les hôpitaux manquent de médicaments et les écoles ferment leurs portes, les membres du CPT s’octroient des fonds sans obligation de résultat.

Mais c’est surtout l’abandon de la sécurité publique qui marque cette transition. Des quartiers entiers sont passés sous le contrôle de groupes armés, des commissariats ont été incendiés, et des dizaines de policiers ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. La capitale est morcelée, livrée à la loi des gangs, tandis que le Conseil reste silencieux ou multiplie les déclarations creuses. Aucune avancée significative n’a été réalisée pour organiser les élections ou restaurer l’ordre constitutionnel. En lieu et place d’un leadership ferme et visionnaire, le peuple haïtien hérite d’une transition sans cap, sans légitimité et sans résultat, dont le coût humain, social et territorial devient chaque jour plus insoutenable.

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