République dominicaine : sur la plage de Mata Mustico, des dizaines de familles haïtiennes ont vu leurs maisons détruites par les autorités locales
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En pleine nuit, plusieurs familles haïtiennes ont été expulsées, abandonnées dans la rue, livrées à la peur, à la faim et à l’humiliation, sous la menace imminente d’une déportation massive. Face à cette violence manifeste, les autorités haïtiennes, au lieu de défendre les droits fondamentaux de leurs compatriotes, se sont contentées de vagues condamnations diplomatiques — quelques phrases creuses, lancées dans le vide, censées suffire à réparer une dignité bafouée.
Ce silence complice n’a rien de nouveau. Depuis des années, l’État haïtien ne dispose ni d’une politique migratoire digne de ce nom, ni d’une véritable volonté de protéger ses ressortissants à l’étranger. Pire encore, alors que les humiliations se multiplient au-delà des frontières, l’insécurité fait rage à l’intérieur même du pays. Des fonds colossaux sont débloqués pour lutter contre les gangs, mais plus les millions sont annoncés, plus le territoire semble livré aux mains des criminels. Où passe l’argent ? Que font les autorités ? Rien, si ce n’est entretenir un système de prédation où l’inaction devient stratégie et l’oubli, une forme d’impunité.
Ces dirigeants, si prompts à commenter les drames du monde, deviennent curieusement muets lorsque c’est leur propre peuple qui saigne. Leur incapacité à défendre les Haïtiens, que ce soit chez eux ou à l’étranger, révèle une faillite morale et politique. Loin de protéger, ils abandonnent. Loin de gouverner, ils profitent. À force de mépris, de corruption et d’aveuglement volontaire, ils creusent le gouffre qui les sépare de la population. Et dans ce vide, c’est l’humiliation nationale qui résonne, tandis qu’eux, insensibles, festoient sur les ruines d’une nation qu’ils prétendent représenter.
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption