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Haïti – Joacéus Nader avoue ses liens avec le chef terroriste Ezequiel Alexandre et Magalie Habitant ; la Police dévoile son rôle actif auprès d’eux

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Dans une vidéo récemment diffusée, l’ancien ministre des Travaux Publics, Joacéus Nader, admet avoir participé aux négociations ayant mené à la libération des otages Maicol Enrique, Antonio Gerer Campusano Feliz et Junior Albert Augusma, enlevés le 20 février 2021 par des groupes terroristes de Grand-Ravine, dirigés par Renel Destina alias « Ti Lapli ».

« J’ai effectivement été en contact avec Ezequiel Alexandre, alias Ze An, » déclare-t-il. « C’est lui, avec l’aide de Magalie Habitant, qui a servi d’intermédiaire pour établir les liens nécessaires à la libération des otages. » Nader affirme n’avoir découvert l’implication de Magalie qu’en cours de route : « Ce n’est que plus tard, au fil des échanges, que j’ai compris qu’elle entretenait déjà des connexions avec ces groupes. Je n’étais pas au courant au début. » Il ajoute : « Le jour de la libération des otages dominicains, j’ai reçu un appel m’informant qu’ils allaient être remis en liberté. Ne parvenant pas à joindre Magalie, ce sont les kidnappeurs eux-mêmes qui m’ont appelé. J’ai fini par la recontacter pour l’en informer. »

Mais les éléments recueillis par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) contredisent cette version. Selon le procès-verbal d’interrogatoire de Magalie Habitant, c’est après avoir reçu un appel du président Jovenel Moïse qu’elle a sollicité l’aide de Nader. Ce dernier lui a alors présenté Ezequiel Alexandre alias Ze An, prouvant qu’il ne s’est pas contenté de suivre les événements, mais qu’il en a activement facilité les rouages. La DCPJ indique également que Magalie Habitant a versé un montant d’un million de gourdes (1,000,000 Gdes) à Ze An pour la libération des otages.

La page du rapport de la Police Judiciaire aborde cette question.

Selon la pièce no. 18 du dossier, Joacéus Nader a informé lui-même Magalie Habitant de la libération des otages et lui a donné l’ordre d’aller les récupérer des mains de Jean Rebel Dorcenat, à la rue Chavannes, près de la Radio Télévision Caraïbes. Ces faits, appuyés par des témoignages et documents officiels, illustrent une implication directe et coordonnée dans cette opération. Contrairement à ce qu’il laisse entendre, Nader n’a pas agi en simple messager, mais en maillon actif du processus.

Par ailleurs, les données de la compagnie Digicel révèlent que Magalie Habitant échangeait depuis 2019 avec plusieurs figures du terrorisme local. Ses lignes ont été localisées dans des zones réputées pour abriter des groupes terroristes : Fort National, Sans-Fil, Varreux, Canapé-Vert, Duvivier, entre autres. Malgré ces éléments accablants, Joacéus Nader refuse toujours de s’exprimer sur les accusations de trafic d’armes et de financement de groupes terroristes. L’enquête en cours met désormais à nu son rôle central dans une affaire bien plus grave qu’il ne le prétend.

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