Sous peine de tomber sous des sanctions américaines, le secteur pétrolier inquiet de continuer à payer le droit de passage aux terroristes et alerte le Premier ministre
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Dans une lettre datée du 12 mai 2025, adressée au Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, l’Association des professionnels du pétrole et de l’énergie (APPE) exprime sa vive inquiétude face à la détérioration sécuritaire autour de Port-au-Prince, où les routes stratégiques sont désormais sous le contrôle de gangs armés. Cette situation compromet la libre circulation des camions-citernes, menace l’approvisionnement en carburant à travers le pays et met en péril l’ensemble de l’économie nationale.


Selon les informations rapportées par RFI et confirmées par des sources du secteur, chaque camion est contraint de payer 200 000 gourdes par mois pour accéder au terminal pétrolier de Varreux, ainsi que 20 000 gourdes supplémentaires par chargement. Pour certaines livraisons en province, notamment vers le nord du pays, des transporteurs déclarent avoir dû verser jusqu’à un million de gourdes. Jusqu’à présent, ces paiements étaient souvent considérés comme des « frais de passage » imposés de facto.
Mais depuis que les autorités américaines ont classé plusieurs gangs haïtiens comme organisations terroristes, ces versements exposent désormais les entreprises à des sanctions pour financement indirect du terrorisme.
Face à ce risque juridique majeur, l’APPE lance un appel urgent au gouvernement haïtien pour une intervention immédiate visant à sécuriser les axes de transport du carburant. Son président, Randolph Rameau, demande une rencontre d’urgence avec les autorités afin d’examiner des mesures concrètes. La lettre est cosignée par les dirigeants de grandes compagnies comme DINASA, BANDARI HAITI S.A. et CAPINVEST, qui réclament des conditions minimales pour continuer à opérer légalement et en toute sécurité sur l’ensemble du territoire.
Manager et Rédacteur en chef chez Satellite509
Journaliste anti-corruption