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Haïti : Fritz Emmanuel révèle une escroquerie foncière présidée par Moïse Jean-Charles à Terrier-Rouge

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L’entrepreneur haïtien Fritz Emmanuel Paret affirme que l’ancien sénateur Moïse Jean-Charles a dirigé une vaste escroquerie foncière à Terrier-Rouge. Selon lui, Moïse Jean-Charles et Jean Louis Emane, alias « Jacques Sourire », lui ont remis 500 000 dollars américains ainsi qu’environ 10 carreaux de terre pour lancer un projet de raffinerie. Moïse Jean-Charles détient 14 % des parts de l’entreprise, d’après les documents signés entre les parties.

Les terres en question appartiennent à l’État haïtien et sont administrées par l’entrepreneur Patrick A. Belliard, qui les a légalement acquises sur une période de plus de cinq ans. Ce dernier a saisi la justice, fait poser des scellés sur les équipements de construction déjà installés et a bloqué tout développement sur le site. Malgré les avertissements d’un avocat qui l’avait prévenu que les terres ne lui appartenaient pas, Moïse Jean-Charles a remis les parcelles à Fritz Emmanuel et lui a fait croire qu’elles étaient à lui.

Les 500 000 dollars ont été remis à Emmanuel Fritz Paret en 2023 par Moïse Jean-Charles et Jean Louis Emane, en présence de Betty Lamy et de Walson Sanon. Aujourd’hui, ces deux derniers exigent leur remboursement aux États-Unis. Fritz Emmanuel, quant à lui, accepte de rembourser uniquement en Haïti, soulignant que toutes les transactions ont été faites sur le territoire haïtien.

Moïse Jean-Charles a reçu 3 millions de dollars de la part de Betty Lamy et Walson Sanon en échange du monopole du ministère de l’Agriculture. La première tranche de 800 000 dollars a servi à l’achat d’une maison à Belleville pour 700 000 dollars, selon un acte notarié signé par Me Leslie Alphonse. Le ministre Joseph Vernet, nommé à la demande de Moïse Jean-Charles, a été utilisé comme figure d’exécution dans cette opération.

Betty Lamy et Walson Sanon, proches collaborateurs de Moïse Jean-Charles, sont impliqués dans un réseau criminel qui se sert du commerce de l’anguille pour dissimuler du blanchiment d’argent, du trafic d’organes et du narcotrafic. Le réseau est dirigé par Marc Antoine Acra et Jean Louis Emane, déjà arrêté par la DEA en 2014 pour trafic de drogue. Marc Antoine Acra, impliqué dans une affaire de cocaïne en 2015, est toujours actif malgré des mandats d’amener et d’interdictions de départ.

Fritz Emmanuel accuse Moïse Jean-Charles d’avoir utilisé sa position politique pour protéger ses intérêts personnels et ceux de ses alliés dans le crime organisé. Il affirme que Moïse Jean-Charles n’a jamais été un défenseur du peuple, mais un acteur central dans un vaste système de corruption. En promettant du pétrole gratuit grâce à des liens fictifs avec Nicolás Maduro — que le gouvernement vénézuélien dément — Moïse Jean-Charles a trompé ses partenaires et instrumentalisé son pouvoir pour enrichir son cercle restreint au détriment du pays.

Pour Fritz Emmanuel, cette affaire est le symbole d’un système enraciné dans la corruption, où même ceux qui se disent “révolutionnaires” utilisent leur pouvoir pour tromper et exploiter.

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